1 -L’École Émile Cohl est consacrée à l’enseignement des arts dans les différents domaines de l’image : peinture, affiche, illustration de récits et de livres, dessin de presse, bande dessinée, dessin animé, site internet, jeu, livre numérique. D’une manière générale, l’école est ouverte à toute innovation à partir du moment où elle dispose d’une réelle implantation de cette dernière auprès du public.
2 -L’École Émile Cohl est un établissement privé d’enseignement supérieur, où les études ont une durée de trois ou cinq ans suivant le diplômé recherché. Elles peuvent être conditionnées, avant l’entrée dans le cursus, par une année de remise à niveau dans les matières fondamentales. L’école adopte les standards de reconnaissance des meilleures écoles.
3 -Les études s’articulent autour d’un tronc commun qui porte, dans un premier temps, sur l’apprentissage des techniques de représentation du réel (dessin d’objet, anatomie, perspective, étude du mouvement, cadrage) et, dans un second temps, sur la libération progressive de l’imagination et la sensibilité appuyée sur la maîtrise du média choisi.
4 -Les études visent à l’acquisition de la maîtrise des techniques de production d’images, que ces images soient d’origine traditionnelle (dessin) ou d’extraction industrielle (photographie, vidéo, ordinateur). Ces deux types d’images allient le savoir-faire acquis, l’imagination et la culture personnelle.
5 -L’École Émile Cohl a l’ambition de former de vrais professionnels, artistes ou techniciens, ce qui exige de l’étudiant qu’il souscrive à l’exigence de travail, de rigueur, de ponctualité et d’engagement personnel formulés par l’institution. Sa réussite est en effet subordonnée au respect des règles administratives et pédagogiques (assiduité, présence, attention aux cours, adhésion et consentement aux contraintes pédagogiques, au contenu des programmes, aux formes et aux rythmes de l’apprentissage et des modes de l’évaluation).
6 -Tout étudiant de l’École Émile Cohl est également sensible aux règles éthiques appliquées à soi-même : mise à distance de l’égoïsme et du narcissisme ; doute sur les séductions du principe de plaisir et sur la présupposition d’un « génie » créateur personnel ; compréhension du fait qu’une production d’œuvres passe par un échange entre le « créateur » et le « spectateur », dans la mesure où l’image a pour fonction d’éveiller à une forme de beauté ou de vérité du monde ; nécessité d’un engagement social de l’artiste dans une problématique de réenchantement du monde, qui ne se confondra pas avec une forme de magie, de simplisme ou de naïveté primaire.
7 -Cet enseignement requiert une forme d’ascèse intellectuelle dont il n’y a pas à s’effrayer : organisation de données culturelles valides, travail sur les carnets de notes et de croquis, désir et curiosité permanente pour l’histoire des arts, sollicitation critique de la réalité par le biais des médias artistiques industriels (photographie, cinéma, par exemple).
8 – L’enseignement de l’École Émile Cohl n’entre pas dans les débats stériles « art contre technique », génie méconnu contre homme de métier : un artiste effectue la synthèse des deux plans de l’art et de la technique, et l’École ne tient pas compte, sauf pour les critiquer, des mythes personnels du génie méconnu et incompris – il n’y a pas à ses yeux de différence de nature entre un artiste et un artisan, entre un créateur et un producteur. L’École Émile Cohl s’attache à montrer la fécondité de la réflexion sur le travail collectif des hommes, y compris dans le travail artistique.
9 -L’enseignement de l’École Émile Cohl est également attentif à restituer le savoir de l’origine des choses (œuvres, pratiques, théories, techniques) et leur raison d’être, leur but, leur puissance d’invention, leur sens (pourquoi l’anatomie artistique ? la doctrine des proportions ? la théorie des couleurs ? le plan américain ? etc.), de manière à mettre en perspective les découvertes et innovations formelles qui ont scandé l’histoire des arts. Même en art, rien ne tombe du ciel.
10 -La compétition entre les étudiants, inscrite normalement dans la vie de l’École Émile Cohl comme dans la vie tout court, est une compétition de construction (stimulation, émulation, solidarité), et non une compétition de destruction (élimination, éjection). Chaque étudiant et chaque professeur sont fondés à comprendre que le succès des uns et l’échec des autres sont aussi les leurs. À chacun de trouver le terrain propice au développement et à l’épanouissement de ses dons.
11 -L’enseignement de l’École Émile Cohl vise ouvertement la professionnalisation de l’activité – l’art est aussi une question de métier. Il s’appuie sur la vérité de l’échange : mettre en situation l’étudiant de rendre à la société ce qu’elle lui a déjà donné/ce qu’il a déjà reçu.
12 – Les professeurs de l’École Émile Cohl, soumis à l’obligation de moyens, s’engagent à respecter les valeurs qui inspirent les principes d’enseignement de l’École. Solidarité intergénérationnelle, générosité dans la transmission de l’expérience et du savoir, esprit de corps, bienveillance intellectuelle (permettant la compréhension des situations), rigueur et sérieux dans le travail et les formes d’évaluation.
13 – L’École Émile Cohl étant une institution, elle est un organisme dont les intérêts et les conditions dépassent ceux de la somme des individus qui la composent. La vie de l’École surplombe de ses exigences la vie des étudiants et des professeurs. Elle impose une unité de lieu, une unité de temps et une unité d’objectifs.
14 -L’École Émile Cohl recrute des professeurs qui ne sont pas seulement professeurs, mais des praticiens, des producteurs et des créateurs professionnels. L’enseignement s’y nourrit essentiellement de l’expérience pratique de chacun, du savoir-faire et des savoirs issus de cette expérience pratique.
15 -La finalité majeure de l’École Émile Cohl est d’asservir les médias anciens et nouveaux, sans distinction, à une éthique professionnelle et civique fondée sur la recherche du sens et de l’altérité*.
* On renvoie les personnes intéressées par la lecture de cette charte à l’ouvrage théorique dont elle s’inspire :
La Bonne école Tome 1 et Tome 2, Philippe Choulet & Philippe Rivière, Éditions Champ Vallon.