100 % des étudiants de 3e année ont accompli leur stage

100 % des étudiants de 3e année ont accompli leur stage

Publié le 23 mars 2021
Décrocher un stage par temps de Covid ne va pas de soi. Comment l’école a-t-elle accompagné les étudiants ?

Dans un contexte incroyablement dur pour les étudiants du supérieur, décrocher un stage par temps de Covid est devenu mission impossible. Pas à l’École Émile Cohl, où les 156 étudiants de 3e année ont tous réalisé cet hiver leur stage de deux mois, obligatoire pour l’obtention du diplôme de Dessinateur praticien. Ils ont repris le chemin des cours.

« Cette année est spéciale, bien sûr », commente Silvia Baggiani, responsable des stages. « Les petites structures dont l’activité a été bouleversée ont renoncé à proposer des stages. Beaucoup ont d’ailleurs été effectués en distanciel. La nécessité d’adaptation rapide des stagiaires au travail à distance est pour moi le grand enseignement de 2021. Cette adaptation a d’abord été déstabilisante : moins en raison des outils numériques du télétravail – avec lesquels les étudiants sont à l’aise – qu’à cause des relations de travail qu’il faut savoir entretenir malgré la distance. Pour pouvoir réaliser leurs tâches, ils ont dû se montrer proactifs, être force de proposition, développer leur sens relationnel. Ces défis surmontés, tous sont rentrés avec une meilleure confiance en eux-mêmes qu’au début de leur stage. »

Diversité de missions

La diversité des missions est étonnante. Certains avaient choisi des studios d’animation pour y préparer des décors et assister des animateurs, d’autres ont rejoint des studios de jeu vidéo pour se mettre au concept art. D’autres ont choisi un atelier de sérigraphie, un céramiste, ou un auteur de BD dont ils colorisaient ses planches. D’autres, encore, ont fait leur stage dans une maison d’édition pour des travaux de mise en page, parfois même des illustrations de maquettes de livres. On en a vu intervenir aux côtés de professeurs d’arts plastiques, ou contribuer à des projets de médiathèques. Et puis il y a ces expériences d’immersion peu nombreuses, mais recherchées chaque année, auprès d’un restaurateur de tableaux ou dans un salon de tatouage, pour en découvrir l’organisation.

Pour que chaque étudiant mette toutes les chances de son côté, Silvia avait commencé de les sensibiliser dès la 2e année : « Je voulais qu’ils se préparent à prospecter les entreprises, qu’ils se fassent une idée réaliste du marché du travail et qu’ils élaborent un portfolio attractif, le moins scolaire possible ». Après quelques ateliers sur le book, sur l’entretien individuel, sur le réseau professionnel et la lettre de motivation, les étudiants ont eu tout l’été pour réfléchir à leur stratégie de recherche. Dès la rentrée de septembre, ils ont bénéficié de conseils individuels en orientation. A partir de là, ils ont eu le choix de consulter parmi les offres recensées par l’école, ou de chercher d’autres missions par eux-mêmes.

Apprivoiser le monde du travail

Mais pas pour aller n’importe où, s’empresse de prévenir Silvia : « J’écarte les entreprises dont je ne suis pas sûre de l’activité et celles dont les tâches attendues sont sans rapport avec nos formations, même si l’enjeu est avant tout d’apprivoiser le monde du travail. Je m’assure aussi que l’étudiant ne se sente pas pénalisé si son travail n’est pas jugé suffisamment professionnel par l’entreprise. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un stage. »

Ces précautions étant prises, Silvia sonde aujourd’hui les étudiants sur leur retour d’expérience. Souhaitons-leur le meilleur pour la suite !