Dans la vague de Maud Riemann

Dans la vague de Maud Riemann

Publié le 17 juillet 2024

A l’occasion des JO de Paris 2024, l’ancienne Cohlienne publie deux albums sur la natation pour aider les enfants à se sentir bien dans un bassin. Un sujet pour lequel elle est aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau.

On a coutume de dire qu’il n’y a pas de hasards dans la vie, seulement des rendez-vous. L’illustratrice jeunesse Maud Riemann en a vécu deux très emblématiques avec la natation, un sport qu’au lycée elle a pratiqué au haut niveau. Ex-sociétaire des Dauphins du TOEC, club toulousain qui l’a conduite en équipe de France, cette native de Colmar vient de publier deux documentaires pour apprentis nageurs à l’occasion des JO de Paris 2024.

 

Le premier projet éditorial lui est venu de son auteur, Emmanuel Trédez, avec lequel elle travaille depuis 2016 pour Flammarion : « Je lui avais suggéré de me confier des intrigues se déroulant dans un bassin. Il m’a pris au mot avec ce documentaire (La natation, Flammarion jeunesse) que nous avons réalisé à la demande de la Métropole du Grand Paris, qui souhaitait une publication pour les jeunes publics qui fréquenteraient les bassins du nouveau centre aquatique olympique à Saint-Denis (où se dérouleront les épreuves de plongeon, de waterpolo et de natation synchronisée, aux JO). Le projet m’enthousiasmait car il s’agissait de réaliser un documentaire se lisant comme une histoire, pour les 4-5 ans. Il y est beaucoup question d’aisance aquatique et de sensibilisation à l’environnement d’une piscine. Les décors sont ceux du site de Saint-Denis que l’auteur et moi avons pu visiter pour illustrer ce livre. Il y a aussi deux doubles pages sur les techniques de nage ainsi qu’une petite BD racontant comment aborder sa première compétition. »

 

Un autre éditeur avec lequel elle collabore régulièrement, Milan, la sollicite dans la foulée. Sa proposition : l’associer à une collection à paraître à l’occasion des JO, « Je fais du sport avec… » qui fait témoigner trois champions : une judokate, Romane Dicko, un athlète spécialiste du 110 mètres haies, Pascal Martinot-Lagarde, et un nageur : Léon Marchand, 22 ans, successeur désigné de Michael Phelps, l’Américain recordman de titres olympiques. Pour ce deuxième documentaire, on lui propose d’illustrer les conseils donnés par le champion pour donner envie aux jeunes lecteurs de s’initier à la natation.

 

Même si elle n’interviewera pas Léon Marchand, Maud s’en est pourtant sentie proche : « J’ai fréquenté le même club que les Marchand père et fils. Pendant quatre ans, j’ai partagé tous les jours la ligne d’eau de son père Xavier, au sein du pôle élite de Toulouse. Je disputais les championnats d’Europe junior, lui les Mondiaux et les Jeux. J’ai aussi participé aux interclubs 1997 avec sa mère, Céline Bonnet, pour une belle victoire des Dauphins du TOEC ! »

 

Détectée très jeune, Maud Riemann est alors scolarisée en secteur sport-études et elle s’entraîne deux fois par jour. Elle dessine aussi beaucoup : « J’avais besoin de trouver d’autres sources d’épanouissement. Le goût du dessin s’est installé très vite, de même que l’idée de faire mes études à Émile Cohl… J’ai bloqué sur cette école à cause du catalogue de la Foire du livre jeunesse de Bologne qu’on m’offrait chaque année, qui me faisait découvrir les meilleurs illustrateurs ». L’un d’eux l’inspire particulièrement : c’est François Roca (alors co-auteur de Solinké du grand fleuve, La Reine des fourmis a disparu, Le Secret des nuages, Le Train jaune…). « J’aimais beaucoup son style très figuratif et la façon dont il peignait ses personnages et ses décors ». Elle relève ses coordonnées, lui écrit, et Roca, en retour, la renseigne. Elle a alors 14 ans. Quelques années plus tard, en 2000, sentant qu’elle ne parviendrait pas à se qualifier aux JO, elle décide d’abandonner le haut niveau pour venir étudier à Lyon.

 

La suite s’est écrit dans l’édition jeunesse. L’année de son diplôme, elle décroche le prix Figures Futur du Salon du livre de Montreuil 2004, ouvert aux étudiants, jeunes illustrateurs ou autodidactes. Petit à petit, elle se fait connaître des maisons d’édition : Actes Sud, Bordas, Hachette, Magnard… qui trouvent en elle une artiste attentive aux détails. Aujourd’hui, Maud Riemann dessine principalement des documentaires chez Milan (collection Mes P’tites questions), chez Gallimard (collections Mes premières découvertes, Archidoc) et des romans d’enquête chez Auzou (série Mes premières enquêtes, près de 20 tomes avec Emmanuel Trédez). Elle sert les récits d’auteurs sur la vie quotidienne, l’école, les faits de société, l’histoire, la pop culture… ou encore la sensibilisation au sport, pour laquelle le souci documentaire s’envole quand il s’agit de décomposer la nage papillon ou le virage culbute !

 

La Natation

Maud Riemann, Emmanuel Trédez
Flammarion jeunesse, coll. Archidocs, mai 2024
De 3 à 6 ans

 

Léon Marchand, Myriam Alizon, illustrations de Maud Riemann
Milan, coll. « Je fais du sport avec »
A partir de 7 ans

 

 

Illustration explicative piscine de Maud Riemann Illustration explicative piscine de Maud Riemann
Didacticiel sur le virage culbute Didacticiel sur le virage culbute
Photo entière portrait Maud Riemann Photo entière portrait Maud Riemann
Portrait de Maud Riemann Portrait de Maud Riemann