L'école accompagne 15 demandeurs d'emploi dans une formation au layout

L’école accompagne 15 demandeurs d’emploi dans une formation au layout

Publié le 4 décembre 2018
L’École Émile Cohl a été retenue par l’agence Pôle emploi Scènes et images (Lyon) et l’Afdas pour mettre au point une Préparation opérationnelle à l’emploi Collective (POEC) de layout (wo)man, un métier en pénurie dans la plupart des studios d’animation. Les 15 stagiaires sélectionnés bénéficient actuellement de 400 heures de formation !
C’est un effet du crédit d’impôt et des aides du CNC en faveur de la filière de l’animation : en France, depuis quatre ans, les studios assistent à une demande croissante de production de films, sans avoir suffisamment de compétences à bord quand les projets se présentent. Cette pénurie concerne les métiers du layout : cette étape qui suit celle du storyboard d’un film ou d’une série TV nécessite de savoir interpréter les plans du storyboard en une mise en scène 3D, en en dissociant tous les éléments (personnages, décors, éléments fixes) pour faciliter le travail des animateurs. Les studios n’en recrutent pas massivement, mais ils ont toujours besoin de spécialistes à ce poste clé.
A Lyon, les délégations de l’Afdas et de Pôle emploi Scènes et images ont choisi d’y répondre par le dispositif de la Préparation opérationnelle à l’emploi Collective (POEC), pour un groupe de 15 artistes volontaires pour une reconversion dans le secteur de l’animation. Une première, selon Agnès Giangrande, déléguée régionale de l’Afdas Auvergne-Rhône-Alpes : « Jusqu’ici, nous financions des préparations individuelles et de courte durée, que nous mettions en place dès qu’un studio devait faire face à une nouvelle production », explique-t-elle. « Or tous connaissent des difficultés de recrutement. Ils nous disent recevoir peu de candidats ayant le profil souhaité, y compris parmi les jeunes en sortie d’études. Nous répondons ici à un besoin de la branche professionnelle en proposant une formation longue (400 heures), permettant la construction d’un vivier de candidats avec des compétences adaptées ».
« Nous avons un partenariat très fort avec l’Afdas et nous mobilisons ensemble nos réseaux respectifs », affirme de son côté Sabine Danquigny, directrice de Pôle emploi Scènes et images. Son objectif : la mise à l’emploi de tous les stagiaires dès la fin de la formation. « Nous organiserons à Lyon, le 20 février 2019, un job dating avec des entreprises de notre région, mais aussi d’Angoulême, de Paris et de Lille », assure-t-elle.

Formation sur mesure

Reste à trouver les compétences ! A l’automne, les deux partenaires ont lancé un appel à projets pour les aider à sélectionner et à former 15 personnes. L’école a présenté sa candidature pour être l’organisme de formation associé au projet. C’est elle que l’Afdas et Pôle emploi ont retenu, pour « son déroulé pédagogique », pour « l’environnement proposé », « les CV des formateurs » et pour « la capacité de l’école à individualiser son accompagnement des stagiaires, tout en amenant le groupe au niveau demandé ».
L’école a pris part à l’examen de plus de 130 demandes, puis aux entretiens de sélection de 36 candidats. « Ce travail de sélection a été collaboratif », souligne Aymeric Hays-Narbonne, directeur adjoint de l’école et responsable pédagogique de la formation continue. « J’ai remarqué que beaucoup de candidats venaient de la communication visuelle, sans grande expérience de l’image en mouvement : illustrateurs d’images fixes, graphistes ou infographistes. Notre programme de formation devait en tenir compte ».
C’est une formation sur mesure que l’école déploie aujourd’hui. « Pour la construire, nous sommes allés chercher l’expérience des layoutmen partenaires de l’école et avons travaillé avec un studio qui engage régulièrement nos étudiants », confie Aymeric Hays-Narbonne. « Nous avons identifié les besoins de compétences directement en entreprise, à partir de cas pratiques et de situations de travail. On ne peut pas être plus près de la réalité professionnelle ! »
Le programme de formation s’élève à 180.000 euros, pris en charge à 75 % par Pôle emploi et à 25 % par l’Afdas. A ces coûts pédagogiques s’ajoutent la prise en charge des frais de mobilité (transport, hébergement et restauration) et la rémunération des stagiaires par Pôle emploi.