Il avait intégré l’école en classe Prépa et fait partie des premiers Cohliens de la formation Dessinateur 3D (promotion Benoît Sokal, 2017). A sa sortie, propulsé par le studio Supamonks, Gautier Alfirevic s’est vite imposé comme un bon réalisateur et directeur artistique 3D. Chez Ubisoft, il imagine des séries TV inspirées des jeux vidéo de cet éditeur. Entretien.
Depuis un an, tu es responsable de développement visuel chez Ubisoft. En quoi consiste ton métier ?
J’ai été engagé pour faire de la direction artistique de séries d’animation inspirées des univers d’Ubisoft. Mon rôle est de créer des projets d’animation à partir des mondes créés pour ses jeux vidéo, des mondes tellement riches que chaque joueur peut y vivre sa propre histoire. Je travaille à Paris, dans le studio d’animation qui a été créé pour produire la première série des Lapins crétins, pour la télévision, à partir de la franchise du jeu Rayman.
Tu t’es très vite forgé un profil de réalisateur. Sitôt après ton film de fin d’études – Elby, sélectionné en festivals – tu as embrayé sur un projet de court-métrage, Yona, en duo avec Kevin Rose. Vous avez terminé le film à l’automne 2019. Comment expliques-tu ce démarrage ?
Durant mes études, je voulais faire autre chose que les images de synthèse hyper-réalistes qu’on voit partout. J’ai cherché mon propre modèle en utilisant la 3D pour donner à mes dessins un rendu 2D d’illustrateur, très pictural. Puis après Emile-Cohl, je suis entré dans une super école de la vie professionnelle: chez Supamonks, que nous avons découverts, Kevin et moi, grâce au job dating de l’école.
Les dirigeants du studio nous ont accueillis en stage de fin d’études et nous ont permis de profiter du studio pour mener nos propres projets, comme une résidence d’artiste. C’est la structure idéale pour apprendre à se lancer, selon moi. Durant le stage, ils nous ont confié la réalisation d’une mini-série pour TF1, des trailers de jeu en ligne et des vidéos publicitaires. En même temps, nous avons commencé de développer Yona, que nous avons pu produire avec l’aide de Supamonks et du crowdfunding. Ce film a été une bonne carte de visite : Ubisoft nous a directement contactés. Comme entrée dans le monde de l’animation, on peut difficilement rêver mieux.