C’est la marque de fabrique de notre centre de recherche : chaque colloque du CRHI est la promesse d’une exploration sans frontière ni hiérarchie des genres, toujours « au carrefour de l’histoire, des arts et des médias ». Enigmatiquement intitulée « Ombre et récit, quand la narration visuelle et littéraire se pare de sombre », la 5e édition n’aura pas manquée à la règle que s’est fixée depuis 10 ans le coordinateur scientifique, Cyril Devès.
Les 9 et 10 mars 2023, l’éclectisme a de nouveau guidé sa programmation. Paradoxe pour un thème aussi intangible qu’est l’ombre : les quelque 30 intervenants ont chacun eu une façon singulière de s’en emparer. « Le colloque a abordé l’ombre à travers le jeu vidéo, l’illustration, le cinéma, la peinture, la scénographie, le dessin animé, le street art, le graphisme, le théâtre, l’histoire du costume, la littérature et la mythologie, le dessin animé, la pop culture, la caricature, la gravure… on peut difficilement être plus exhaustif », s’est félicité Cyril Devès, s’estimant « très content de la qualité des interventions ».
Recherche et création
Les présidents de séances auxquels il avait fait appel ont tous salué l’organisation des rencontres. Félicie Faizand de Maupeou, chercheuse associée au laboratoire Histoire des arts et des représentations (HAR) et à la Fondation partenariale de l’Université Paris Nanterre lui tire son chapeau : « Même si les historiens de l’art cherchent parfois à décloisonner leurs colloques, les objets d’étude restent souvent plus restreints que celui proposé ici. Traiter du thème de l’ombre à travers les arts de la narration a permis au CRHI de multiplier les approches (littéraire, cinématographique, théâtrale, plastique…) et de favoriser l’interdisciplinarité. C’est ce qui, pour moi, fait son originalité. L’ombre a ainsi été explorée de toutes les manières, tour à tour considérée sous l’angle de la silhouette, de l’ombre projetée, du double de l’artiste, du clair-obscur… Ce positionnement me semble d’autant plus approprié qu’il est porté par une école d’art, où l’expérimentation est encouragée. J’ai d’ailleurs bien apprécié l’exposition des travaux d’étudiants qui a été organisée pour le colloque : elle souligne le lien entre recherche et création ».
Aurélie Perret, historienne, chargée des expositions et des collections du Fonds Glénat, lui a fait écho : « On a eu un équilibre entre les communications universitaires et celles dont l’approche était plus orientée sur la pratique – je pense par exemple à l’intervention d’une conférencière qui a manipulé une lanterne magique du XIXe siècle. Dans tous les cas, c’était très dense. C’est ce que je retiendrai : une grande richesse d’échanges et une ouverture à l’interdisciplinarité. »
Enfin, Jean-Christophe Stuccilli, historien de l’art, attaché de conservation du patrimoine au musée des Beaux-Arts de Lyon, a jugé la programmation « remarquable » : « Privilégiant avant tout la qualité des propositions, le CRHI n’a pas hésité à ouvrir le colloque à de jeunes chercheurs et à des conférenciers de toutes disciplines, aussi bien qu’à des professeurs des universités et des directeurs de centres de recherche. Le prisme des interventions a ainsi été très large. Pour ma part, sur la séance que j’ai présidée, je retiendrai notamment l’intervention d’une étudiante en master 2 dont la communication sur les adaptations cinématographiques de Peter Pan a été d’une grande qualité. »
Le CRHI publiera prochainement les actes de ces rencontres. D’ici là, son activité scientifique le conduit à initier ou à participer à d’autres temps forts. Rien que pour le mois de mars 2023, nous en avions récemment donné le menu par voie de communiqué de presse.
Merci à tous les intervenants.
Partenaires de l’événement : Fondation Graphein, Fonds Glénat pour le patrimoine et la création, Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHA), Mnémos’Arts, musée des Beaux-Arts de Lyon, musée de l’Illustration jeunesse de Moulins (MIJ), master de Musiques appliquées aux Arts visuels (MAAAV) – Université Lumière Lyon 2.