L'actu des alumni // Ces Cohliens qui s'ouvrent les portes du dessin animé documentaire

L’actu des alumni // Ces Cohliens qui s’ouvrent les portes du dessin animé documentaire

Publié le 10 janvier 2019

Chacune de leurs vidéos ont des audiences de centaines de milliers de vues sur Internet. Rémi Cans (promotion 2010), Jeff Le Bars et Jérémie Balais (promotion 2012) sont des spécialistes du film de commande à haute valeur ajoutée créative. Ils ont développé depuis près de six ans, en free lance, une activité de réalisation et de direction artistique pour des clients installés aux quatre coins du monde.

Rémi le Grenoblois vit à Barcelone, dont il raffole du climat et du mode de vie. Sa grande affaire, c’est la création de vidéos documentaires pour les causes sociales et environnementales. Jeff et Jérémie, eux, travaillent en binôme. Ils sont restés en terres lyonnaises et annéciennes. Ils bossent tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, sur des clips d’artistes, des séries ou des spots publicitaires.

Sans le savoir, ils ont ajouté le même nouveau commanditaire à leurs références : la plateforme éducative TED-Ed, créée en 2012 par l’organisateur de conférences américain TED pour diffuser des animations accessibles à tous et utilisables comme supports de cours par les enseignants.

A chaque fois, un chef de projet new-yorkais règle tout avec eux à distance : le sujet qu’il s’agit d’animer, ainsi que les modalités techniques et pratiques. Rémi Cans en est à sa cinquième vidéo : un dessin animé 2D sur les épaulards (visuel ci-dessus) où l’on apprend que ce sont les grands-mères qui assurent la survie des familles grâce à leur longévité et leur expérience de la chasse. Jeff Le Bars et Jérémie Balais ont fourni leur troisième vidéo en septembre dernier : un film de 7 minutes sur le mythe des 12 travaux d’Hercule, revisité à la façon d’un vieux jeu vidéo.

Jeff Le Bars & Jérémie Balais

Jeff Le Bars & Jérémie Balais

« Notre relation avec TED-ed est étonnante de simplicité », confie Jeff Le Bars. « Ils nous ont contactés pour devenir leurs prestataires. L’entretien aux Etats-Unis a été effectué par Skype. Nous avons parlé de ce que nous avions fait et de ce que nous pourrions réaliser, puis toute la suite de nos échanges a eu lieu par mail. On nous a fourni la voix off du récit et donné carte blanche pour illustrer le projet ! C’est assez troublant de se voir proposer de tout inventer… Nous avons soumis le design et le storyboard, puis avons fait ce que nous voulions ».

« Nous utilisons TV Paint et After Effects, le plus souvent, mais nous changeons systématiquement de style graphique pour l’adapter au sujet lui-même », souligne Jérémie Balais. « Nous nous y tenons durant toute la durée du projet (deux mois non stop, dans le cas d’Hercule), que nous travaillons toujours à deux, uniquement sur ordinateur et tablette graphique ».

Rémi Cans

Rémi Cans
Rémi Cans a, quant à lui, une posture différente : celle d’un manager de projets qui monte de petites équipes selon les commandes. « Pour mon dernier film sur les orques, je me suis chargé de la direction artistique, du storyboard et ai pris en charge la gestion de production, mais j’ai fait appel à une illustratrice et amie issue de l’école, Nathalie Ragondet, et à un animateur bracelonais pour m’aider à produire le film​. Depuis l’espace de coworking où je dispose d’un bureau, j’ai la chance de pouvoir télétravailler avec des animateurs et des storybordeurs de toutes nationalités car je parle très bien espagnol et anglais. Je procède à la manière d’un artisan au service d’un projet, en m’adaptant au budget et aux attentes des clients ».

 

S’agissant de ses vidéos éducatives ? « Cela fait trois ans que TED-ed fait appel à moi », répond Rémi Cans. « Les Américains sont très professionnels dans leur manière de travailler : ils sont clairs dans leurs demandes et le cahier des charges est clairement défini. Cependant ces vidéos représentent avant tout, pour moi, une carte de visite internationale. Leur visibilité est énorme aux Etats-Unis et dans les pays de culture anglo-saxonne. Elles m’ont permis de réaliser d’autres films et des expositions à l’étranger ».
Ce surcroît de notoriété joue sur leur façon d’envisager leur métier. A tout juste 30 ans, les trois Cohliens font doucement évoluer leur activité d’indépendants. Jeff et Jérémie communiquent à travers un projet de structure commune, Gibbon studio, tandis que Rémi veut pousser son projet d’assembleur de compétences au service d’une communication engagée, sous forme d’un studio dématérialisé.

 

 

© Jeff Le Bars & Jérémie Balais / TED-ed