A partir des histoires qu’il racontait le soir à sa fille, Benoît Chieux a dessiné un univers dont les personnages fantastiques peuplent aujourd’hui Sirocco et le royaume des courants d’air. Pour sa sortie en salles, le 13 décembre, le Comoedia expose plus de 60 originaux durant un mois, dans le cadre d’un partenariat réalisé avec l’école.
En règle générale, les réalisateurs de films d’animation commencent par élaborer une histoire avant d’en dessiner les décors et les personnages. Benoît Chieux a fait l’inverse pour Sirocco et le royaume des courants d’air : la création de son univers a précédé l’écriture du film. Tous les personnages farfelus et les mondes de son royaume imaginaire lui sont venus les uns après les autres, il y a une bonne dizaine d’années. En rentrant de ses journées de travail au studio Folimage, où il a fait nombreux films (Tante Hilda !, Mia et le Migou, Patate et le jardin potager), il inventait des histoires qu’il racontait le soir à sa fille Valentine.
« Le point de départ de « Sirocco » est une série de dessins que j’ai faits à cette époque », explique-t-il. « L’un d’eux représentait deux enfants agrippés à un moulin qui s’envolait, arraché au sol par un vent violent. Le style graphique était déjà celui du film.
D’autres dessins sont venus, de façon intuitive, sans autre lien apparent que le vent autour duquel s’est rapidement cristallisée l’idée du film. Représenter ce qui n’existe pas fait partie de mes obsessions de metteur en scène : montrer le vent en animation est un formidable challenge !
Autour de ce double enjeu graphique et conceptuel, j’ai réalisé une trentaine de dessins, avec déjà deux personnages d’enfants, un garçon et une fille, et des êtres fantastiques comme le crocodile volant que l’on retrouve dans le film.
L’univers a séduit le producteur Ron Dyens qui s’est très vite engagé dans l’aventure. Puis il a fallu écrire un scénario. Le cheminement a été long jusqu’à ce qu’Alain Gagnol rejoigne le projet. C’est vraiment lui qui a écrit l’histoire en se servant des images comme des pièces d’un puzzle. Nous avons beaucoup échangé. D’autres dessins sont venus au fur et à mesure apporter leurs briques au scénario qu’Alain a bâti. »
La sélection proposée dans l’exposition est le fruit de ces inventions successives. Les croquis exécutés d’un jet, sans crayonnés préalables, sont révélateurs de la maîtrise du dessin et du goût de ce réalisateur pour les aventures à hauteur d’enfant. Ainsi que l’a souhaité Benoît Chieux, ce sont des étudiants de l’École Émile Cohl – dont il est diplômé et où il enseigne aujourd’hui le cinéma d’animation – qui ont choisi et encadré les dessins originaux qu’on retrouvera, prochainement, dans un artbook en préparation.
L’exposition « Sirocco et le royaume des courants d’air – dessins préparatoires de Benoît Chieux » est un partenariat Comoedia et École Émile Cohl, avec la complicité de Canson et de Fiducial Office stores.
Sirocco et le royaume des courants d’air
Dessins préparatoires de Benoît Chieux
Du 13 décembre au 7 anvier 2024
Cinéma Comoedia – espace Rencontres
13 avenue Berthelot – Lyon 7e
A découvrir aux horaires d’ouverture du cinéma
Merci aux Cohliens qui ont préparé l’exposition : Louis Berger, Léna Brochand, Axel Caillat, Anna Cheng Clavel, Gaëtan Duchesne, Tom Nguyen, Emile Ruer, Nathan Révillet, Jordane Schultz.
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