Trois œuvres réalisées par des artistes issus de l’école, deux prix étudiants aux Espoirs de l’animation et un prix de concept art Disney pour un autre de nos étudiants : on se souviendra de l’édition 2023 du festival d’Annecy. Retour sur ces réussites.
Les grands événements du livre, du jeu vidéo et du cinéma d’animation sont les révélateurs des trajectoires des anciens étudiants. Parmi eux, le festival international d’Annecy qui vient de se terminer en est un bel exemple. Très sélectif, il programme pourtant chaque année des films d’artistes qui ont été formés, successivement, dans nos ateliers de la Madeleine et de la rue Paul Bert – avant que l’école ne déménage rue Félix Rollet. Ces réalisateurs sont Alain Gagnol, Benoît Chieux, Damien Louche-Pélissier, Loïc Bruyère, Samuel Ribeyron, Claude Barras, Simon Rouby, David Coquard-Dassault, Pierre Perifel, Johanna Huck, Raphaëlle Stolz, Jean-Charles Mbotti Malolo… Certains en sont même devenus des habitués, cependant rarement le festival n’avait distingué autant de productions que lors de cette édition 2023, que ce soient celles des alumni ou des étudiants encore en formation. Cette actualité méritait bien de célébrer leur réussite.
Car au palmarès d’Annecy 2023, deux des films lauréats ont en effet été réalisés par d’anciens Cohliens qui sont aussi des professeurs d’animation à l’école. Dans l’école fondée en 1984 par Philippe Rivière, la transmission pédagogique joue à plein. Prix du public, Sirocco et le Royaume des courants d’air (Sacrebleu) est le premier long métrage réalisé en solo par Benoît Chieux (promotion 1990), qui en est aussi le directeur artistique et le co-scénariste. Benoît enseigne le croquis de modèle vivant et fait du suivi de projets de fin d’études. Son scénariste sur Sirocco, Alain Gagnol (promotion 1988), a imaginé avec lui l’histoire de deux enfants transportées dans leur livre favori et transformées en chattes, qui pour s’échapper du Royaume des courants d’air vont devoir affronter le terrible mage Sirocco. Alain enseigne quant à lui l’écriture de scénario et est professeur de suivi de projets, tout en menant sa carrière d’écrivain et de réalisateur. Son dernier film, Nina et le secret du hérisson, est attendu en salles.
Autre film récompensé du prix du meilleur court-métrage pour jeune public, Entre deux sœurs (Folimage) est l’œuvre de deux alumnis, Anne-Sophie Gousset (promotion 2009) et Clément Céard (promotion 2006). Clément, chef animateur qui co-réalise ici son premier film, enseigne l’animation 2D. On retiendra aussi que Suzanne Seidel a pris part à ces deux films primés. Suzanne enseigne, elle aussi, le cinéma d’animation et intervient en suivi de projets.
De son côté, Clémence Bouchereau (promotion 2012) a obtenu le prix spécial André-Martin pour un court-métrage pour La Saison pourpre (Bandini Films, voir le trailer), film d’animation directe mettant en scène une microsociété de petites amazones qui vivent nues au bord d’une mangrove. A l’École Émile Cohl, ses professeurs se souviennent des conditions particulières qu’elle avait mises en œuvre pour fabriquer son film de fin d’études en sable animé, Aux gambettes gourmandes (voir le film), sélectionné dans plusieurs festivals. Elle avait ensuite poursuivi ses études à l’école de la Poudrière, à Valence. La Saison pourpre et Entre deux sœurs sont deux des cinq courts-métrages français primés cette année à Annecy.
Autre ancien élève devenu animateur 2D, Mathieu Monluc (promotion 2018 de Dessinateur Praticien), a supervisé le clean et la mise en couleur de Robot Dreams (AMP), de Pablo Berger. Histoire d’amitié entre un chien new-yorkais et son robot, ce long métrage a remporté le Grand prix Contrechamp de l’animation indépendante.
Coup de projecteur sur les étudiants : deux films de 4e année ont été lauréats des Espoirs de l’animation, organisés par les professionnels du MIFA. Ces films ont été réalisés par équipes, dans le cadre des cours d’animation de Marc Dutriez. On en rappelle le principe : à l’invitation des chaînes Guli, Tiji et Canal J, les étudiants ont eu un mois pour réaliser un film d’une minute, sur un thème imposé (« Le changement ? Même pas peur ! »), devant respecter la ligne éditoriale de chaque chaîne qui les diffuse ensuite.
La Cuisine de papa (sur Canal J) a remporté le prix du jury professionnel. Bravo à ses réalisateurs-animateurs : Hanna Petit, Mélodie Charrier-Rangel, Benjamin Delabays, Matis Inserra, Solène Meiller et Lucas Boisard. Leur synopsis : un enfant voit fermer le restaurant de son père. Pour lui redonner le sourire, il décide d’aménager leur camionnette en food truck. Le père, touché par les efforts de son fils, va l’aider dans sa tâche.
Nidouillet (sur Tiji) a obtenu le prix coup de cœur des Espoirs de l’animation. Applaudissements pour Aude Duvoisin, Nell Lambert, Julie Huet, Lily Bonner, Mathilde Conrad et Anatole Boucherat. C’est l’histoire d’une fillette-oiseau « grande comme trois glands », qui vit avec ses parents dans une cabane perchée sur un arbre. Un jour, de remuants voisins hiboux s’installent dans cet arbre, perturbant la tranquillité de la fillette.
Enfin, au Disney Art Challenge, compétition étudiante de concept art, Nicolas Diaz (5e année en cinéma d’animation) est lauréat du prix du public. Son illustration sur le thème « Les vœux deviennent réalité » est un hommage à sa culture sud-américaine.
Au-delà de ce palmarès, rappelons que plusieurs autres anciens Cohliens ont participé aux films en compétition. Ce fut aussi un événement de voir le réalisateur et directeur artistique Cédric Babouche (Yona, la légende de l’oiseau-sans-aile, Little Houdini, série TV Ernest & Célestine…), diplômé en 2003, présenter son très attendu jeu vidéo Dordogne, dont la direction artistique reprend le même procédé d’animation, combinant l’aquarelle et la numérisation 3D. Nous l’avions annoncée en mars 2020 (lire notre article), son œuvre est arrivée le 13 juin sur PC, Switch, PlayStation et Xbox. Bravo à tous les alumni et étudiants présents au festival d’Annecy !
Lire aussi notre article sur tous les films des Cohliens programmés à Annecy 2023
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