Stages de fin d'études //  120 étudiants en immersion professionnelle

Stages de fin d’études // 120 étudiants en immersion professionnelle

Publié le 6 juin 2018

Depuis le 4 juin, les étudiants de 3e année de la formation Dessin 3D et de 5e année du cursus de Dessinateur Concepteur accomplissent leur stage de six mois en entreprise, décisif pour leur entrée sur le marché du travail. Près de 40 % le font à l’international.

Depuis quelques jours, les locaux de l’école bruissent moins qu’à l’accoutumée. L’effectif a fondu : 120 étudiants des cursus de Dessinateur 3D et Dessinateur Concepteur sont partis en stage de fin d’études, sitôt passée l’épreuve de soutenance intermédiaire (premier de leurs deux rendez-vous avec le jury). Sans transition, les voilà pour un semestre en situation de travail. Que faut-il en retenir ? De solides opportunités, pas seulement en France. Près de 40 % des stages se déroulent à l’international, à Montréal, Berlin, Genève ou Liège, ainsi qu’en Europe de l’Est et en Chine.

Les étudiants de 3e année de Dessin 3D n’ont pas eu de mal à se positionner. C’est la deuxième promotion de cette formation à bac+3 et on a retrouvé le même intérêt des studios d’animation et de jeu vidéo pour leurs profils artistiques et techniques. Les voici embarqués sur des projets de modélisation, de motion design, d’animation 3D et de mapping vidéo, parfois aussi en communication audiovisuelle et design d’objets.

Jobs en or

Les attentes étaient plus fortes pour le cursus de Dessinateur Concepteur, dont la nouvelle programmation amène désormais les Cohliens à suivre cinq ans d’études. Non seulement les placements en stage n’ont pas déçu, mais la qualité des missions offertes laisse même une impression de jobs en or.

Au hasard des conventions de stage, on trouve par exemple ces missions de game artist chez Arkane studios (Dishonored), d’animateur de stop motion sur le prochain film de Claude Barras (César 2017), d’animateur 3D sur l’adaptation en jeu vidéo d’un film projeté au festival de Cannes, ou encore d’animateur FX pour des scénographies de spectacle vivant.

Le service insertion professionnelle de l’école assure que les étudiants ont tous obtenu des missions correspondant à leurs choix. Évidentes dans les spécialités de l’animation et du jeu vidéo, où l’emploi est en hausse, les pistes auraient pu être moins nombreuses pour les auteurs BD et illustrateurs jeunesse. Mais la polyvalence acquise en formation facilite leur acculturation à d’autres environnements artistiques, selon Agnès Jolivet, responsable de stages : « Il y a eu deux cas de figure », résume-telle. « Ou bien l’étudiant voulait approfondir une discipline artistique en rejoignant, par exemple, un atelier de sérigraphie ou de gravure, ou bien il a fait un pas de côté en intégrant l’organisation d’un journal, d’un studio audiovisuel ou d’une entreprise de dessin textile ou de papiers décoratifs ». L’un d’eux fait même du stop motion pour une série d’animation.

Projets transmédias

« Cette diversité est nécessaire », souligne Agnès. « Pour ne pas dépendre d’un seul média, les étudiants devront se réinventer. Un auteur de BD doit pouvoir travailler aussi en pré-production de film d’animation ou de jeu vidéo – décors, layout et character design ». Autre enseignement : la forte proportion de projets transmédia qu’elle accompagne traduit un effacement des frontières entre les différentes filières du dessin. « Transcrire en réalité virtuelle l’univers d’un documentaire dont on veut faire un jeu vidéo, par exemple », dit-elle, « montre qu’on a affaire à des expériences professionnelles de moins en moins stéréotypées « geek ». »

Une étudiante en jeu vidéo a fait ce pari. Férue de vulgarisation scientifique, Caroline Martinand a élaboré un jeu d’énigmes pour faire aimer les mathématiques aux collégiens. Au job dating de l’école, un directeur de studio lui a conseillé de parler de son projet de fin d’études à l’astrophysicien et écrivain Raphaël Granier de Cassagnac. Celui-ci l’a prise en stage dans un laboratoire de l’École polytechnique. Sur le campus de Palaiseau (Essonne), elle travaille dans une équipe de game designers et de chercheurs programmeurs avec qui elle met au point un jeu d’exploration, visant à faire connaître au grand public la physique des particules. Une expérience de poids pour rayonner ensuite, comme elle le souhaite, sur d’autres jeux d’éducation aux sciences !

Les Cohliens seront de retour au début du mois de décembre, pour peaufiner leur soutenance définitive qui aura lieu durant la semaine du 14 janvier 2019.